- Le 22 juillet 1944 les allemands aidés par des miliciens français entrent dans Autrans, dès le lendemain, ils recensent tous les hommes de 17 à 45 ans et
les regroupent au centre du village d'Autrans dans l'hôtel Gamond où ils ont établi leur OrtsKommandantur.

Autrans - Hotel Gamond
- Parmis la trentaine de jeunes gens réquisitionnés et descendus à la caserne de Bonne de Grenoble rejoindre tous les raflés du Vercors,
se trouvaient Marius Blanc-Brude, Sylvain Bith, Camille Frier, Marcel Gamond et Henri Repellin.

De G. à D.- Henri, Camille, Marius, Sylvain et Marcel en Allemagne.
- Sans en connaitre la raison, les cinq amis et beaucoup d'autres furent transférés sur Lyon pour être déportés le 11 août par le dernier train en partance pour l'Allemagne.
- Au cours du trajet, le train s’est arrêté en rase campagne dans l’est de la France pour une raison technique.
Quelques détenus ont voulu descendre du train pour se dégourdir les jambes et respirer un peu d’air frais.
C’est alors que les miliciens français qui les escortaient ont fait vider tout le compartiment où se trouvaient les cinq amis et les ont alignés le long de la voie ferrée.
- Ils ont ordonné à un homme sur deux de se lever avant de les fusiller sur-le-champ.
Les miliciens ont alors ordonné au convoi de repasser lentement devant les corps allongés, pour que tout le monde voie bien ce qu’il s’était passé.
Le train est ensuite reparti laissant les cadavres où ils étaient.
- Arrivés à destination, les cinq amis se sont retrouvés dans le même baraquement de l’usine Bleichert à Leipzig. Usine qui ironiquement a participé (avec le consortium Neyret-Beylier, Para et Milliat) à la construction du
premier téléphérique de Grenoble en 1934 et qui lors de la seconde guerre mondiale a été incorporée à l'industrie d'armement du IIIème Reich pour produire des douilles d'obus.

Grenoble, téléphérique de 1934

Stock d'obus Allemands
- Durant toute leur détention, les cinq hommes ont décidé de parler le patois autranais pour ne pas être compris par les Allemands.
- Libérés probablement par les 2ème et 69ème divisions d'infanterie américaines vers fin avril 1945, ils ne furent de retour dans leur Vercors natal que fin mai 1945.

Campagne d'Allemagne de 1945 - ©.Bruno Raisin
- C’est au cours de leur captivité qu’ils ont fait voeu d’ériger une croix s’ils rentraient tous vivants dans leur village.